Boyan Manchev
LA MÉTAMORPHOSE ET L’INSTANT – DÉSORGANISATION DE LA VIE
Paris, La Phocide, 2009
La vie nous excède: axiome dont toute vie – et toute la vie – est la preuve, sans aucun jugement final. La vie– l’excès permanent de la vie.
La question de départ du livre, qui s’articule dans l’espace où il n’est pas possible de dissocier pensée du monde et éthique, est la suivante : peut-on faire l’expérience de la finitude sans la relever en événement absolu; sans sublimer la dépense irréversible de la vie par l’infini du salut, du sens, de l’accumulation des biens et du bien? Peut-on excéder l’héritage messianiquequi a marqué toute l’expérience moderne de la finitude?
La métamorphose et l’instant, les deux figures privilégiées de l’événement, s’aventureront, à la recherche d’une réponse à ces questions, dans la voie de la dynamique des singularités – ou de la désorganisation de la vie. Leur mouvement s’effectuera sous trois modes, qui correspondent aux trois parties du livre: la désorganisation de la vie, la finitude du corps, la communauté finie. Chacun des six essais qui composent le livre s’élabore à partir d’un cas concret – les romans de Dostoïevski, les écrits de Bataille, d’Artaud et de Blanchot, ainsi qu’une Nature morte de l’artiste contemporaine Sam Taylor-Wood –, et sur un rythme parfois ordonné, parfois syncopé : épreuves conceptuelles sans terre promise au bout du périple.